Dans le monde forestier, il est coutume de reconnaître à Colbert les prémices de la science forestière. Par son ordonnance de 1669, il fixe des règles visant à protéger et restaurer la ressource forestière alors en nette recul sur le territoire. Il souhaite alors mettre en place une gestion dans le temps de la ressource et sécuriser la disponibilité en bois de chêne pour répondre à ses ambitions de flotte navale.
La gestion forestière en France est guidée par les principes de « durabilité » et de « multifonctionnalité » des espaces. En effet, les forêts doivent être gérées « en bon père de famille », pour aujourd’hui et pour les générations futures. Dans un même espace, les diverses fonctions de la forêt doivent être assurées simultanément : fonction environnemental et de protection des milieux, fonction de loisir et de récréation, ainsi que la production de bois.
Conformément aux orientations définies dans la politique forestière nationale, le code forestier fixe donc les obligations et les interdictions en matière de gestion des forêts, qu’il s’agisse des forêts domaniales (de l’Etat), des collectivités ou appartenant à des propriétaires privés. Pour les forêts publiques, il instaure le régime forestier ainsi que le rôle de l’Office National des Forêts. La mission du Centre national de la propriété forestière y est précisée dans l’objectif de développer, orienter et améliorer la gestion forestière des bois et forêts des particuliers.
Le code forestier prévoit l’identification de massifs pour des rôles spécifiques de protection (en zone de montagne contre les glissements de terrain) ou prévoit les modalités de défense et de lutte contre les feux de forêts.
Le code forestier définit les documents de planification de la gestion forestière qui doivent être établis par les propriétaires des forêts (Plan Simple de Gestion pour les forêts privées de plus de 25ha ou document d’aménagement pour les forêts publiques). Ces documents doivent être conformes aux règles sylvicoles établies au niveau régionales et doivent également tenir compte des obligations liées au code de l’environnement pour les espaces naturels sensibles.
Ainsi, en France, les interventions en forêt sont encadrées et vérifiées grâce une réglementation dense et dans le respect de la multifonctionnalité et la durabilité de nos forêts.